jeudi 17 septembre 2020

Ce que la CNV m'a appris

 La vie est faite de rencontre, et l'une de ses rencontres m'a apporté des rudiments autour de la CNV.

J'aimerai vous partager quelques éléments qui ont modifié ma vision du monde.


OSBD

Je me suis rendu compte que les personnes autour de moi, qui ont eu une "initiation" à la CNV, n'ont retenu que l'outil nommé OSBD.

O : Observation : je pars d'un fait, une observation dans mon environnement, et surtout dans mon présent.

S : Sentiment : Je regarde en moi, ce que cette observation provoque en moi en terme de sentiment (colère, tristesse, joie)

B : Besoin : je détermine à quel besoin, ce sentiment se réfère. Si je suis triste, c'est qu'un de mes besoins est impacté négativement. 

D : Demande : Je fais une demande auprès de mon entourage, afin de déclencher un mouvement afin de satisfaire le besoin, sur lequel j'ai un déficit.

Effectivement, cet outil permet de se centrer sur soi, et d'apprendre à effectuer des demandes pour satisfaire ses propres besoins, et donc se sentir mieux.

Mais il y a plusieurs dérives à cela, si on n'utilise l'outil, sans avoir été influencé par l'esprit de la CNV.

1/ On utilise cet outil comme d'une excuse pour faire des demandes, et s'offusquer de la réaction des autres, en se protégeant sous le sceau, oui mais j'ai fait une demande CNV, je ne comprends pas pourquoi il réagit comme cela.

2/ On confond demande et exigence, et on se retrouve dans une posture égoiste sous couvert encore une fois de la CNV.

Demande et exigence

La différence entre une demande et une exigence, c'est que lorsque vous faites une demande, vous pouvez imaginer que la personne en face de vous, peut vous dire non, et c'est tout à fait entendable.

ex :  

A : J'ai vu une affiche dans le métro, je me sens excité, car j'aimerai voir ce film. Je ressens un besoin de partage, et de détente. J'aimerai aller au cinéma ce soir avec toi. 

B: Non, je suis fatigué, j'aimerai me coucher tôt ce soir.

Là où ne s'arrête pas la CNV, c'est que ce n'est pas juste un manière d'exprimer à l'autre des demandes.

Il s'agit aussi de comprendre que ce qui est valable pour soi, est valable pour autrui également. Il est également dans une dynamique, de sentiment qui le relie à ses besoins, et qu'il a aussi besoin de nourrir ses propres besoins.

Il y a donc une notion d'acceptation d'autrui qui est très importante.

Acceptation

Le travail de la CNV commence par un travail interne assez profond.

Il s'agit d'apprendre à s'écouter, à écouter ce qu'on ressent, et en fait à prendre le temps de s'écouter.

Et de se poser la question, qu'est ce qui fait que je ressens cela? Mais pas dans le sens externe de la chose. Il ne s'agit pas d'énumérer les stimuli, mais plutôt de comprendre quels sont les besoins en soi qui sont nourris, ou au contraire qui sont frustrés, car en disette.

Quand on me refuse une invitation à dîner, qui est un stimulus, je peux me sentir triste pour différentes raisons, et donc différent besoin qui demandaient à être nourris:

  • besoin de connexion (passer du temps avec autrui)
  • besoin de considération (que quelqu'un prenne du temps pour moi)
  • besoin d'amusement (j'avais envie de passer du bon temps avec toi ou autrui, peu importe)
  • besoin de partage (c'était l'occasion pour moi de te partager des nouvelles sur ma carrière, ma famille, ...)
Ce n'est donc pas son refus qui est à mettre en cause. Il s'agit de voir quel besoin en moi est "frustré", et de déterminer par quel moyen différent je pourrai l'alimenter. Si j'avais un besoin de partage, finalement, je peux l'appeler, cela sera moins "fun" mais peu importe. Si c'est un besoin de considération, alors je vois avec lui quel jour pourrait lui convenir. Si c'est un besoin d'amusement, je peux choisir de sortir seul dans un bar, et prendre du bon temps au hasard d'une rencontre.

Ce qui est important à comprendre, c'est que ce n'est pas la faute d'autrui si on se sent mal. Ce n'est qu'un stimuli, si je carricature. La personne en face, a complètement le droit d'être indisponible, et a ses propres besoins à nourrir, et son propre contexte.
Elle ne cherche pas à nous nuire sciemment. 

Il y a donc un enjeu, d'acceptation, acceptation de soi, et de ses propres besoins, et acceptation d'autrui, et du fait qu'il a son propre contexte, que nous ne devons pas forcément comprendre.
 

Jeux de pouvoir & colère

Il est intéressant de comprendre, que par cela, on va essayer de quitter les jeux de pouvoir/domination, pour aller vers plus d'authenticité.

Du fait, qu'on a compris, qu'on est responsable avant tout de soi même, et que c'est dans soi qu'il faut puiser les ressources nous permettant d'être heureux, on va pouvoir quitter les jeux de domination, pour aller vers plus d'authenticité.

Les jeux de pouvoir sont des systèmes qui permettent de prendre l'ascendant sur quelqu'un à son détriment, et souvent c'est une relation perdante perdante. Mais  c'est aussi le moyen le plus courant de trouver de la satisfaction, et de penser répondre à ses besoins.

Déclencher de la culpabilité chez autrui, par exemple, pour le "forcer" à agir dans son sens est très courant. Plutôt que d'être dans la compréhension, et l'empathie, on va chercher à faire plier l'autre par différents jeux, pour satisfaire son propre égo.

Au travers de la CNV, nous connaissons nos besoins profonds, et nous savons qu'il existe différentes manières de les nourrir, et quand bien même, si ce n'est pas possible dans l'instant, il est plus important de ne pas créer de "violence" avec autrui, plutôt que de satisfaire de manière égoiste son besoin.

Nous essayons autant que possible d'aller vers l'authenticité, en exprimant ce que nous pouvons ressentir, mais ces sentiments nous appartiennent, il n'y a pas lieu de culpabiliser quelqu'un ou quelque chose pour cela. C'est une forme d'honnêteté émotionnelle. Et en être responsable, ne pas remettre dans les mains d'autrui la responsabilité de son propre état.

La colère fait partie à mon sens des jeux également. Il est plus facile de reprocher quelque chose à autrui, il est plus facile de lui nuire par une forme de violence, que de regarder en nous, ce qui se passe, et comprendre quelle frustration se joue en nous, et se manifeste par de la colère.

La colère est le signe que nous passons beaucoup de temps dans notre tête à juger, à faire des hypothèses sur les intentions de l'autre, à établir qui mérite d'être puni, à refaire le monde en pensant à ce qui aurait du être fait ou non. C'est le signe qu'on perd contact avec nous mêmes.

La colère ne devrait jamais être dirigé vers autrui, mais doit être une énergie qu'il faut canaliser, pour travailler pour soi. Elle a une force motrice énorme... Utilisons là pour mener des actions qui vont nous faire du bien. Par contre utiliser contre autrui, c'est une dépense d'énergie énorme, qui nous épuise, et qui ne mène à rien de positif. Il n'y a même pas réellement de soulagement.


Conclusion

Je pense qu'il est clair, qu'on est très loin d'un simple outil de communication. C'est une démarche personnelle très profonde, et avant d'avoir le coeur d'une girafe, le coyote va venir régulièrement parler à notre place.

En tous les cas, en terme de développement personnel, j'encourage les gens à s'intéresser à la CNV. Elle permet d'apprendre beaucoup sur soi, sur ses mécanismes, sur la manière d'interagir avec autrui, et de la difficulté d'être authentique.

Je vous encourage également, à cotoyer des personnes aguéris, pour vous aider à bien comprendre cette philosophie, et ne pas rester uniquement dans le processus ou l'outil, mais d'aller vers le vivant, ... car il s'agit bien d'apprendre à mieux vivre avec soi même, et avec autrui.


dimanche 13 septembre 2020

Ce que m'apporte l'eneagramme

Suite à une rencontre, j'ai découvert le mot Ennéagramme.

Il s'agit d'une méthode de développement personnel selon wikipédia :D
C'est quelque chose qui reste très en marge et qui malgré son âge, a une reconnaissance limitée.
Je ne maîtrise pas suffisamment pour en voir les limites, et critiquer raisonnablement le sujet.

En quelques mots, l'enneagramme propose une catégorisation des comportements, et des compulsions des gens en 9 catégories.
Chaque "type" est un "stéréotype" comme on peut le trouver dans d'autres outils de profils.
Mais celui ci a cela d'intéressant, qu'il se base avant tout sur nos "défauts", nos compulsions, nos méthodes de défense.
On reconnaît son profil en y voyant nos propres compulsions, défauts, y apparaître.

Bien entendu, plus que ces 9 types, on y retrouve des sous types, et encore plus à l'intérieur des niveaux de maturité.
Cela donne une très grande richesse de déclinaison et peut être aussi une forme d'obscurantisme parfois, qui peut paraître tendre à l'astrologie.

Malgré tout, au delà de la surface, ma propre étude de ce système m'apporte beaucoup, et entre dans ma panoplie de travail, pour mieux comprendre le monde qui m'entoure, les gens qui m'entourent. Cela reste très intéressant, et riche d'enseignements. Je ne serai pas dogmatique, et n'en ferai pas ma profession.

Deux choses m'ont beaucoup intéressé dans cette étude de l'Ennéagramme : 

  • La découverte de profil, et l'acceptation de la différence d'autrui
  • La découverte que chacun peut avancer, et se développer

Acceptation de la différence d'autrui

Certains pourraient me considérer comme niais, et c'est peut être vrai, et chacun apprend à certaines périodes de sa vie.
Ce qui m'a tout particulièrement frappé dans cette étude de l'Ennéagramme, est de voir qu'on pouvait catégoriser des profils de personne sous 9 types macro. 
Au final, nous sommes tous composés de ces 9 types, chacun de nous est de temps en temps, perfectionniste, ou altruiste, ou rêveur, ou leader, ... Plus ou moins, et temporellement plus ou moins souvent. Mais le plus souvent, nous avons développé des mécanismes de défense dans notre enfance, pour nous protéger, et nous créer un environnement "sûr". Fort de l'expérience de ces mécanismes qui nous ont apporté une sécurité, à chaque fois que nous les avons déclenché, et parfois avec des effets secondaires mal maîtrisées, nous les déclenchons en automatisme toute notre vie, plus ou moins fortement.
Ces peurs nous font entrer dans un profil ou dans un autre. Et nous avons en nous, une peur dominante (peur du rejet de l'autre, peur d'être dominé, peur de ne pas bien faire, peur d'être comme les autres, ...).
Ce qui nous raccroche à un type Ennéagramme.
Et quand je lis, ces profils, on voit des mécanismes comportementales qui sont décrits, et qui sont plutôt intéressants, et que j'ai pu observer (chez moi même, ou chez d'autres), donc qui ne sont pas déconnants.
En tous les cas, il est intéressant est de voir, que chacun va trouver une réponse adéquate à son environnement, car il a en lui, des mécanismes de protection naturelle. Et j'ai observé des récurrences de ces comportements chez des personnes autour de moi, comme si elles étaient dans une sorte de boucle coutumière. Et elles font majoritairement les actions décrites de leur type, de manière très cohérentes.

Et Donc ?

J'avais une certaine croyance à une époque de ma vie, qui était que tout le monde était fait du même bois, et que les travers de chacun pouvait être corrigé vers un tronc commun plus "normal", et "bien".
C'était je vous l'accord quelque chose d'assez intolérant.
Et même si avec l'âge, je devins plus tolérant, vis à vis des comportements propres à chacun, et respectueux de l'identité de chacun, j'avais l'espoir de pouvoir amener certains vers ma propre vision de comportement, pour les rendre meilleurs, ou à l'image d'une vision que j'avais.
Et je pense que beaucoup de personnes pensent de même, notamment quand je vois la plupart des managers espérer que leur collaborateur embrasse le moule pensé pour eux. 
Peu importe, je me rends compte que ce mode de pensée est une gageure.

En étudiant l'Enneagramme, j'ai acquis beaucoup plus d'acceptation envers les comportements des gens. Je suis passé dans une étape où je me suis dit, effectivement, il est 6, je sais qu'il est inquiet par nature, c'est relié à son type. Qui est une forme d'excuse, pas réellement une acceptation, mais plus de la compréhension. D'autant que, qui suis je pour dire qu'il est 6.

Aujourd'hui, je me sens beaucoup plus dans l'acceptation de la différence, et la mienne par la même occasion. Chaque être a créé son propre moule unique, fait de vie passée, de vie à venir, de peur, de joie, d'envie... En tous les cas, accepter que l'autre est différent, et qu'il n'y a pas de normalité, et encore mois de normalité vers laquelle ramener l'autre, sont des pensées importantes qu'il faut cultiver.

Du coup, il devient amusant d'observer les gens tels qu'ils sont, et de voir une certaine prédictibilité dans leur comportement, et de le voir comme un tout. C'est vraiment cela qui est important, il ne faut pas voir le comportement des autres comme des défauts, ou des "ça laisse à désirer", ou "pourquoi il fait cela", pensé de manière péjorative.
Chacun a sa manière d'agir, qui correspond à des mécanismes créés pour se protéger, se défendre, se sentir bien. Des mécanismes éprouvés longuement dans leur passé, et qui donne majoritairement un résultat aidant. Peut être pas toujours le plus approprié, mais il est connu, maîtrisé, et est rassurant.
Ce ne sont pas des actes contre les autres, ce sont des actes pour soi, dirigé vers son bien être, et sa propre construction.

Cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas en sortir, ou évoluer... d'où le développement personnel.


Le développement personnel


Cette partie est encore un peu floue pour moi.
Néanmoins, il est intéressant de travailler sur cet observateur intérieur, un peu dans l'ordre de l'attitude "Mentat", pour la prise de recul, et s'auto observer sous l'angle de l'analyse.

Un petit jeu consiste à reprendre les 15 dernières minutes écoulées, et d'essayer de voir ce que nous avons fait ou dit, et surtout d'en voir les motivations qui nous ont poussées à faire ceci de cette manière.

C'est en comprenant ses mécanismes intérieurs, ses réactions automatiques, qu'on peut essayer de les modifier. il est difficile de combattre une vie entière d'auto protection grâce à ses automatismes.
Mais parfois on se rend compte que ces automatismes nous ont nui plus qu'ils nous ont servi.
Se débarrasser d'un problème plutôt que de le résoudre, refuser une main tendue, plutôt que d'admettre sa "faiblesse" ou son besoin.

De mon point de vue, il est question d'utiliser cette énergie, d'une autre manière. Plutôt que de se défendre, et de se protéger sans cesse, il est possible d'utiliser cette énergie pour s'ouvrir et avoir des comportements plus constructifs, qui nous aident à aller de l'avant.

En cela, l'observation est importante, pour détecter, quand on s'est fermé (dans une forme d'auto protection, ou de non prise de risque), plutôt que de s'ouvrir?

Chaque type a ses mécanismes de défense, mais aussi des routes d'ouverture. L'eneagramme apporte des pistes de lecture, sur ce à quoi ressemble quelqu'un qui s'"éveille", et qui selon le vocabulaire, laisse de côté son "ego" pour écouter son "essence". Cela reste des propositions, des pistes, et non une "bible" qu'il faut suivre à la lettre. Chaque individu est différent, même si on retrouve des trames communes dans certains comportements. Comme tout modèle sur le comportement, ou les personnalités, il doit rester un outil, ouvrant les portes de la compréhension, sans en être la compréhension elle même.

Je pense qu'il y a là, quelques risques de détournement. Certains pourraient se prendre pour des gourous, en utilisant l'Eneagramme comme une source de vérité, dispensé à des disciples, avec une quête de soi, et surtout ensuite une épuration de l'âme.

Les personnes avec qui je discute de ce sujet, restent très prudentes quant à l'utilisation en terme de développement personnel. Cela reste avant tout un chemin personnel, qui peut aider à mieux se comprendre, et à tirer parti de cette compréhension pour avancer, et "être meilleur", mais "être meilleur" pour soi même.












mardi 1 septembre 2020

Taromancie et coaching

J'avais envie de vous parler aujourd'hui, d'une remarque que je me faisais, sur la similitude de la taromancie et le coaching.
Je sais que certains vont se moquer, en se disant que le coaching a bien quelque chose de divinatoire, voire du charlatanisme... 

Je me rappelais mes jeunes années, et la rencontre avec un ami à la fac, qui me présentait la taromancie, l'art de tirer les cartes. Il me présentait le cérémoniel qu'il utilisait, pour créer une forme d'effet d'entrée en matière pour la personne consultante.
Le tarot ne devait être touché que par lui, il était enveloppé d'un mouchoir de soie rouge.
Il créait souvent une atmosphère propice, avec des bougies. 
Lui même avait un certain charisme, les cheveux longs et bouclés, des yeux perçants, un chaîne au cou avec un signe kabbalistique.

Il y a bien des manières de tirer les cartes, et des les interpréter. Je n'entrerai pas dans le débat, des croyances autour du tirage, et des énergies permettant de révéler un avenir ou non. Je respecte les croyances de chacun, et ses compétences.

En tous les cas, d'après mes propres recherches, on peut utiliser une forme de tirage, souvent en croix, qui parle du passé, du présent, du futur, et d'éléments d'influence directs.
Chaque carte apporte une certaine signification et va permettre de mettre sur chaque élément du tirage, des éléments factuels du client en face, et de construire son histoire, ses influences, pour aller vers la case avenir.

Démarche du client


Le client vient le plus souvent avec une question sur son avenir, car il a une incapacité à avancer, à se mettre en mouvement, et a peur des conséquences possibles.
A une certaine époque, la divination même si conspuer par l'église, restait une voie rassurante pour les populations.

On se retrouve dans un contexte de coaching classique. Aujourd'hui, dans nos contextes, le client ne veut pas une prédiction sur l'avenir, mais quelque part il se pose des questions sur son avenir, et sur la manière d'avancer concrètement. Est ce réellement différent?

Vient alors le tirage des cartes. C'est assez amusant d'observer ce qui se passe lors de ce genre de séance.
Encore plus, quand le tireur n'utilise que les atouts:


Les atouts portent un nom souvent plein de symbolique : La mort, la tour, la fortune, la lune, le bateleur...
Quand le tireur montre la carte, et la positionne sur la table sur une des locations (passé, présent, ...), le client a souvent très vite une réaction. Le tireur peut choisir le silence, arme absolue. Le client aura surement sa propre interprétation de la carte, et surtout il va amener des éléments de sa propre histoire.
Sinon, le tireur apportera une interprétation classique, et le client va, de manière guidée, se projeter sur sa propre histoire (quelqu'un qui me veut des ennuis, ha oui je vois bien qui cela pourrait être,... ou... un revirement de situation, ha cela veut dire que ce que j'attendais va arriver, il se trouve que...).

Et le coaching...

Je trouverai cela maladroit de dire que la taromancie est une forme de coaching. Néanmoins, on trouve des similitudes dans la manière d'approcher, et de faire parler le client, et lui donner de l'espace dans son expression.

Lors d'un coaching, la manière de faire est bien de conduire le client vers ses évidences. Des choses qu'il a en lui, mais qu'il se cache, ou qu'il n'ose pas faire.
En lui donnant confiance en lui, en mettant la petite impulsion qui va bien, le client va se mettre en mouvement, et va s'autoriser à entreprendre ce qu'il souhaitait au final.
Il a besoin de voir des signes, qui l'encourage, de se sentir en confiance, et de voir qu'il y a un espoir.
A partir de ce moment là, il va trouver les pistes, les petits pas qui vont l'emmener sur le chemin de sa réussite. Et même s'il n'atteint pas le but qu'il s'était fixé initialement, car parfois, le contexte n'est pas favorable, il aura avancé, appris sur lui et ses capacités.

On va retrouver des convergences. Sauf que le taromancien n'a pas à coeur la réussite de son client dans son entreprise.
Mais il a besoin, que son client se dévoile, parle de lui, de ses espoirs, de ses craintes, du "système" qui l'entoure. Il utilisera tout cela, pour créer un décor, dans lequel son client sera son acteur principal. Il va créer un drame sur cette base, qui semble suffisant crédible, pour laisser à son client, la conviction qu'il a bien fait de venir. Et plus tard, il se dira, ce qu'il m'a dit était vrai.

La différence de but est bien claire. Ce que je voulais mettre en lumière, est cette ingéniosité dans sa capacité en une entrevue, de pouvoir obtenir le "système" dans lequel évolue le client, par le biais d'images, de cadre de référence, d'aspect général, de création d'un lien avec le client, de l'utilisation de silence...

Il me semble, que dans certaines situations, cela peut être une source d'inspiration pour explorer le paysage, et voir les influenceurs du système, et leur poids/place. 

Quelques mots de fin


On est loin de principes de divination. De nouveau, je ne remet pas en cause les croyances de chacun. J'apporte juste des commentaires sur certaines expériences, et certaines catégories de personnes qui exercent à leur manière.

Et le coaching n'est pas affaire de divination non plus, soyons clairs.
C'est un travail humain important, qui au travers d'une relation de confiance, permet de trouver ce qui est en chacun de nous, sans pousser vers un choix, ou tenter de changer les personnes.
Chaque personne vit dans ses croyances, ses comportements, il s'agit plus de s'appuyer sur ce qu'est la personne, en la faisant croire en ses forces, et ses potentialités, et en faisant émerger ce dont elle a envie, et comment elle a envie de vivre sa prochaine expérience.


















Ecoute et manque d'écoute

J'ai remarqué qu'il y a beaucoup d'articles sur l'écoute, l'importance de celle ci, et l'émergence de tous ces métiers qui se basent sur cette compétence.

On sent une réelle importance autour de cette capacité, et une forme de nécessité d'avoir des gens qui revêtent l'habit de l'écoutant.

Est ce que c'est quelque chose de nouveau? A-t-on plus besoin d'écoute aujourd'hui que hier?


Hier et Aujourd'hui

En prenant un peu de recul, et en regardant notre histoire, j'ai l'impression que l'écoute a toujours été un besoin présent.
On retrouve ce rôle d'écoutant dans différents métiers, mais aussi au travers de certains collectifs :
  • La confidente : femme de chambre, demoiselle de compagnie, parfois la prostituée dans une maison close
  • Le prêtre : la personne instruite du village, qui était en posture d'écoute et de conseils, ou parfois simplement par le truchement de la confession
  • Les clubs : l'appartenance à un groupe permet d'avoir des pairs pour écouter
  • Les travaux en commun : boulot saisonnier, aller laver son linge au lavoir... occasion d'être dans un collectif de personne similaire dans une même "souffrance". Position de compréhension, de sympathie, de solidarité
  • La religion : la prière peut être aussi un moyen de s'écouter soi même, et d'être en réflexion personnelle.
Cette liste n'est pas exhaustive, mais vise à montrer qu'il y a de tout temps eu de moyens d'écoute en oeuvre, et que c'est un besoin

Une compétence?


L'écoute est aujourd'hui perçue comme une capacité, quelque chose un peu hors du commun. C'est intéressant. Et cela mérite de s'y attarder.

L'écoute nécessite une forme d'engagement, un intérêt qu'on porte à l'autre. Finalement, cela nécessite un effort, de dépenser une énergie interne au profit de l'autre. Et la plupart du temps, c'est quelque chose qui est fait naturellement, qui ne demande pas de se poser la question.
Il se trouve qu'aujourd'hui, et c'est mon opinion, on cultive une forme d'avarice à dépenser son énergie pour les autres, sans en retirer une forme de plaisir.
Nous sommes dans une société très orienté sur le plaisir, le culte de sa propre personne. Et on recherche un plaisir immédiat à moindre coût, qui demande un effort très réduit. On nous rabâche que la vie est dure et qu'il faut en profiter, donc chacun conserve son énergie pour la dépenser vers ce qu'il va lui procurer du plaisir.
Dans ce cadre, écouter quelqu'un, hors des profils naturellement empathique, qui sont naturellement dans la recherche de l'aide à son prochain, et qui y trouvent un plaisir certains, écouter quelqu'un est une perte de temps personnel. Cette parole est d'un froid absolu, mais il permet de se confronter à une forme de réalité.

On a ce premier constat, où finalement, nous sommes devenus avare de notre énergie, et surtout à la dépenser pour autrui, mais je pense qu'il y a un deuxième phénomène.

S'écouter Soi


J'ai l'intuition qu'on a perdu la faculté de parler des choses. Et plus profondément aussi, qu'on a oublié d'être en écoute de soi même. Et de fait, la non faculté de parler des choses viendrait aussi du fait qu'on ne sait pas qu'on a besoin de parler.

La société privilégie le sentiment superficiel (ex réseaux sociaux) sur les apparences, et la surenchère de qui est le mieux, qui est le plus heureux, ... Du coup, on va gommer (vive les filtres) toute trace de non normalité, de non heureux, ... et on va plutôt montrer que tout va bien, et être dans la course de moi, j'ai la meilleure vie.

On le voit notamment par le biais de nombreux influenceurs qui ne brillent pas forcément par la profondeur de leur esprit, mais par leur capacité à rendre brillant tout ce qu'ils font. Vendeur de Pacotille.
On va montrer la consommation, montrer qu'on peut montrer aux autres combien on est normal, et heureux à faible effort.

Culpabilisation


Le sujet réseau social est intéressant. J'ai l'impression que les réseaux sociaux ont une capacité à la culpabilisation très importante. Les personnes peuvent juger votre vie en toute impunité, sans connaître la profondeur de ce qui se passe réellement. On se retrouve dans un cercle où on sent que ma vie n'est pas assez bien, et où se met à envier la vie des autres.
Ce qui nous pousse à mettre des filtres sur notre communication, et à prendre l'habitude de ne parler que ce qui est affichable pour montrer la beauté de sa vie.

Désintérêt


La deuxième chose que provoque le réseau social est le désengagement. On se satisfait de ce qui est montré par chacun, sans essayer de creuser les choses, en commentant avec quelques onomatopées, ou smileys. 
Voir de temps en temps une photo près d'un lac, ou avec un de ses enfants, nous suffit pour voir que l'autre va bien. Mais qu'en est il réellement? Qui pose la question de comment vas tu au quotidien?

On se suffit de cette apparence superficielle, c'est plus facile, cela demande moins d'effort. Et en terme d'énergie interne, c'est économique, on a une vue superficielle de la vie de l'autre, cela peut suffire à la plupart.

Dépenser son énergie pour autrui


Il y a vraiment un sujet autour de l'effort, de l'énergie qu'on y consacre.
Tout le monde veut avoir un corps de rêve, mais ne souhaite pas y consacrer plus que 2h par semaine, et pas plus de 3 mois d'affilées.
Peu de personne, sont capables de se dire je prends un chemin où je me donne un but de transformation, de changement, et ce chemin va me demander une réelle implication, et ce pour les 3 années à venir.  Cela semble harassant et contre intuitif par rapport à ce que nous propose la société actuellement. Consommation rapide, plaisir immédiat, énergie consacrée 0.

Conclusion


Alors oui, le métier d'écoutant resurgit pour pleins de raison:
  • On a perdu l'habitude d'avoir des gens proches qui s'investissent dans la relation
  • On a perdu l'habitude de parler des choses difficiles, de peur d'être jugé.
  • On a perdu l'habitude d'avoir des gens qui ne vous jugent pas
  • On a perdu l'habitude d'avoir quelqu'un qui vous écoute sincèrement
  • On a perdu l'habitude de donner sans chercher à recevoir
  • On a perdu l'habitude de ne pas être dans une relation gagnante
Finalement, quand on voit ce que cela coûte en terme d'énergie de s'investir dans une écoute, une présence à l'autre, est ce que le salaire d'un écoutant (coach, thérapeute, ...) n'est pas justifié? N'est ce pas un travail difficile?

A votre bon coeur, Messieurs/Dames,

:D