lundi 12 octobre 2020

CNV et accord de tolteque

Je trouvais intéressant de créer des relations entre les accords de tolthèques et la CNV.

Dans le monde qui m'entoure, et l'agilité, les accords de tolthèques sont mentionnés de plus en plus souvent, et je vois les gens se poser la question de comment les mettre en oeuvre, et de discuter entre eux de la difficulté de les mettre en oeuvre.

Je vois la fierté des gens de les connaître, et en même temps, il y a comme un accord tacite de dire qu'il est très compliqué de les mettre en oeuvre. Peut être qu'il manque quelque chose, pour mieux comprendre en pratique ce que cela signifie au delà, de belles formules, sur lesquelles on est tous d'accord pour dire que cela serait bien.

Lors de mon initiation à la CNV, j'ai trouvé des parallèles très intéressants, et je trouve que de pratiquer la CNV permet de mettre en application ces différents accords, et de se sentir mieux dans sa vie.

J'écris cela, en espérant que cela donnera quelques pistes de réflexion, sur la mise en musique de ces accords.

Que votre parole soit impeccable

Finalement, ce premier accord semble assez évident, mais qui aujourd'hui sait réellement, parler de manière impeccable? Sans heurter la personne en face de nous, sans créer quelque chose en elle de négatif, sans exigence ni culpabilité.

Ce n'est réellement pas si simple. Malgré tout, la plupart des personnes  conviennent que cela reste l'élément le plus simple à mettre en oeuvre, car il est dans notre contrôle, et qu'il est dans le dialogue.

Effectivement, il est à notre main, car il s'agit de nous, de dire des choses. Mais il arrive souvent que nos paroles ont des impacts plus que de raison. 

Parfois nous sommes sous le coup d'une émotion, et nos paroles s'envolent, parfois la personne en face de nous, avec ces filtres, interprète les choses, enfin parfois nous sommes juste maladroits.

La CNV nous conduit avant tout à essayer de parler de nous. Déjà, si nous éliminons le jugement, le je pense de toi, tu devrais, ... C'est à dire parler de l'autre, nous retirons de notre discours, 90% de notre capacité à nuire à autrui, de manière intentionnelle ou non.

Il s'agit de sortir de jeux d'influence, qui ont pour vocation à prendre l'ascendant sur autrui. Car nous cherchons du réconfort, de la compassion, parce que la personne nous a mis en colère, on la fait culpabiliser, etcetc. Au quotidien, nous parlons en s'influençant, en essayant que l'autre réagisse d'une certaine manière pour avoir son attention, ou obtenir quelque chose.

La CNV nous explique, qu'il faut être honnête avec soi même, et parler de soi, de manière objective, afin de tendre vers de l'authenticité. La parole impeccable est là. Quand nous sommes authentiques.

Ce que nous disons de nous est vrai, sans intention. Une observation de ce qu'on ressent, dans certaines situations, et de ce qu'on aimerait pour soi, pour se sentir bien. Toujours en veillant à ne pas être dans l'exigence, et en ayant conscience qu'il peut y avoir plusieurs stratégies possibles à mettre en oeuvre, pour combler son besoin.


Quoiqu'il arrive, n'en faites pas une affaire personnelle

Cet accord est souvent bien difficile à mettre en oeuvre. Comme dit précédemment, nous sommes au coeur de jeux permanents d'influence.

Quand quelqu'un nous fait une remarque, émet un jugement, une opinion, nous sommes habitués à les recevoir à 100% de manière très personnelle. Pourquoi il a dit ça, il m'en veut? J'ai fait quelque chose de mal? Que pense-t-il de moi? A qui en a-t-il parlé?

Nous sommes dans l'élaboration, et nous créons un cocon de "paranoia" comme si la personne en face de nous, avait une intention particulière de nous nuire. Il est entendu que cela existe. Malgré tout...

Le livre des accords le décrit assez bien, même si cela reste assez imagé. Chacun a sa sphère de vie, dans lequel il est protégé, où aucune blessure ne peut vous être infligée sans que vous ne le vouliez.

D'un point de vue CNV, on n'ignore pas non plus les stimuli externes, mais on essaye de savoir ce que cela provoque en nous et pourquoi. On peut ressentir de multiples choses, comme la tristesse, ou la colère qui sont l'émanation de besoins non assouvis. 

Du coup, plutôt que de ruminer sur la cause du propos de la personne, et se sentir "nul", "incompris", "désavoué", qui sont des jugements portés sur soi même, on prend le temps de ressentir son émotion, et d'explorer ce qui la provoque.

Je suis triste, car j'ai un besoin de reconnaissance, et au lieu qu'il soit comblé par des félicitations, j'ai reçu quelque chose d'inattendu. Que puis je faire, pour satisfaire ce besoin, et reprendre le contrôle de ma vie. Quelle stratégie je met en oeuvre, pour me reconnecter au présent, et me mettre en mouvement?

Finalement, ce que pense l'autre, n'a pas d'intérêt réel, dans le sens où il a juste éveillé en moi, un sentiment corrélé à un besoin à assouvir. Son intention, ou son comportement ne sont pas en jeu.


Ne faites pas de supposition

On est assez proche du deuxième accord. Le fait de le prendre personnellement est souvent lié au fait de faire des suppositions. On imagine que l'autre nous veut du mal, a une intention, cherche à nous manipuler, à exercer une influence sur nous.

Pire, on imagine qu'on est capable de connaître ses pensées, et de programmer ses intentions et ses actions.

Enfin, il y a une troisième supposition qui nous gèle, c'est qu'en pensant à la place de l'autre, nous nous sommes persuadés qu'il refusera, qu'il dira non, ou qu'il va mal le prendre, etcetc.

La CNV nous conduit de nouveau à nous centrer sur nous, et à chercher des réponses en nous, pas dans les autres. 

Nous ne savons pas ce que pense l'autre de toute façon, et nous ne pouvons pas prédire ses réactions (on peut juste essayer de l'imaginer, mais cela reste du temps perdu). Il s'agit d'une part de courage (d'assumer ses besoins) pour faire une demande, et d'autre part de congruence / d'authenticité (de s'écouter soi même, et être en accord avec soi même, et le montrer).

Qui sait ce qui va arriver?

Faites toujours de votre mieux

Celui là semble évident, mais je me rends compte qu'il n'est pas si facile de faire de son mieux. Lié à faire des hypothèses, nous passons du temps, à ne pas faire, ou à faire de manière tronquée, par peur de la réaction de l'autre, ou en imaginant ce qu'il va en penser.

Encore une fois, il s'agit de s'écouter, et de penser à ce qui est bon pour soi, au lieu d'imaginer ce qui serait bon pour autrui.

Prendre soin de soi d'abord. Quand on se sent bien dans sa peau, notre relation aux autres s'améliore également. 

C'est d'une grande difficulté. Faire les choses pour soi, car cela correspond à notre besoin, et à notre désir d'être heureux, et non pas faire les choses pour plaire ou complaire aux autres.

Du coup, c'est faire les choses du mieux qu'on peut, dans notre cadre personnel.

Soyez sceptique mais apprenez à écouter.

Ce 5e accord moins connu a été ajouté dans les années 2000.

Il faut apprendre à se méfier de ses propres comportements ou croyances qui filtrent la réalité. Ne prenez pas non plus tout pour argent content.

Tout cela reste dans un cadre où la bienveillance prévaut. Il faut apprendre à se connaître, et à décortiquer les émotions de surface, pour bien voir ce qui sommeille réellement en nous.

Parfois nous nous engageons dans la voie du jugement, car nous avons mal. Il faut se poser la question de pourquoi cela nous fait mal, et surtout de notre jugement sur autrui, qui est parfois hâtif, car facile. Au final, est ce vraiment son intention, qui suis je pour le savoir?

>Il faut également se mettre en résonance avec le monde qui nous entoure, et apprendre à délier ce qui est incohérent, de ce qui est cohérent. Il faut rester à l'écoute de soi même et des autres : l'empathie envers soi et les autres.

On se rend compte que parfois les gens font des choses pour de mauvaises raisons, car ils ne s'écoutent pas suffisamment.

Conclusion


J'aimerai ajouter un petit mot, car avec un peu de recul, cet article essaye de faire comprendre qu'il est important de se recentrer sur soi.

De se recentrer sur soi, mais pas de devenir égoïste, ou mal entendant.

Il s'agit de se donner plus d'écoute à soi même, plus d'empathie... tout en préservant l'écoute qu'on a des autres, et l'empathie qu'on peut leur donner.

Il faut essayer de sortir du jugement qu'on a de soi même, ou des autres, pour apporter plus de douceur, et d'acceptation.

Il est intéressant en tout cas, de voir, que différents courants poussent le "développement personnel" vers des directions communes : La bienveillance envers soi même, l'auto empathie, le fait d'apprendre que nous sommes seuls responsables de nos émotions et de notre vie.

C'est d'une terrible complexité, soyons clairs. C'est un chemin à emprunter, et chacun aura le sien. N'hésiter pas à vous faire aider.

Je suis également à votre disposition.